(c) Mikka Heinonen

Comprendre les maladies, développer des thérapies individuelles

Qui pense maladie, pense thérapie, diagnostic et prévention. Des thèmes que le LIH aborde dans différents domaines : les scientifiques du LIH souhaitent par exemple mieux comprendre le système immunitaire humain : comment le système immunitaire se régule de sorte à lutter efficacement contre les agents pathogènes sans endommager les tissus du corps ? Comment peut-on rétablir son équilibre en cas d’allergies ou de maladies auto-immunes ? D’autres chercheurs du LIH se consacrent aux thématiques ayant trait au cancer. Ils essaient par exemple de savoir pourquoi les cellules saines du corps deviennent des cellules cancéreuses. Et pourquoi le système immunitaire ne peut pas réagir efficacement afin d’éviter qu’une maladie cancéreuse ne se déclare et n’évolue sans que rien ne l’en empêche.

Les réponses à ces questions et à de nombreuses autres ont pour objectif d’apporter une aide rapide et spécifique au patient : la recherche menée au sein du LIH vise à améliorer la santé des personnes. La médecine personnalisée constitue donc un champ d’étude important. L’Integrated BioBank of Luxemburg (IBBL) en tant qu’institut autonome du LIH est chargée dans ce contexte d’une mission importante. Les partenaires de recherche cliniques tels que le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) fournissent à l’IBBL des prélèvements de tissus de personnes souffrant de différentes maladies. Avec le concours de ses partenaires luxembourgeois et en étroite collaboration avec les patients, le LIH utilise ces prélèvements pour trouver de nouveaux agents thérapeutiques. L’objectif étant de permettre leur utilisation concrète par les patients. Ce modèle coopératif de recherche translationnelle permet de développer efficacement de nouveaux procédés de prévention, de diagnostic ou de guérison.

Les chercheurs du LIH n’oublient toutefois pas de garder une vision générale : ils surveillent la santé de l’ensemble de la population. Comment les tableaux cliniques se développent-ils dans de larges groupes de personnes ? Comment l’utilisation de procédés préventifs ou thérapeutiques précis influence ce développement ? Comment l’alimentation, le manque d’activité corporelle et la pollution de l’environnement agissent-ils sur l’environnement ?

Analyse des causes, développement de thérapies et observation de larges groupes de la population : toutes ces activités sont cruciales pour permettre à un plus grand nombre de personnes malades de guérir. Et bien entendu la médecine a aussi un coût. C’est pourquoi le LIH fournit aux politiques et aux acteurs du système de santé des données essentielles issues de la recherche, qui les aident à prendre des décisions politiques importantes en matière de santé afin que les fonds publics produisent des effets positifs sur la qualité de vie des citoyens.

  • Nom : Luxembourg Institute of Health
  • Structure organisationnelle : institut de recherche public indépendant
  • Création : 2015 (anciennement CRP-Santé)
  • Direction : Dr. Ulf Nehrbass (LIH), Dr. Catherine Larue (IBBL)
  • Principaux domaines de recherche : infections et immunité, oncologie, santé publique
  • Sites : 84, Val Fleuri, L-1526 Luxembourg (siège légal, Department of Oncology)
    1A-B, rue Thomas Edison, L-1445 Strassen (administration, Department of Population Health)
    29, rue Henri Koch, L-4354 Esch-sur-Alzette (Department of Infection and Immunity)
    76, rue d’Eich, L-1460 Luxembourg (Sports Medicine Research Laboratory - Department of Population Health)
    1, rue Louis Rech, L-3555 Dudelange (IBBL - Integrated BioBank of Luxembourg)
  • Contact : communication@lih.lu
  • Site Internet : www.lih.lu, www.ibbl.lu

Quels sont les domaines de recherche du LIH ?

Permettre aux citoyens de bénéficier d’une meilleure santé

Grâce aux projets de recherche translationnelle menés par les scientifiques du LIH, ces derniers contribuent fortement à la lutte contre des maladies très répandues : cancer, allergies, maladies infectieuses et auto-immunes. Ils doivent alors comprendre au niveau cellulaire et moléculaire comment des maladies apparaissent : Comment une allergie se développe-t-elle ? Pourquoi des cellules saines se transforment en cellules cancéreuses ? Et pourquoi le VIH arrive à toujours résister à des vaccins ?

En se consacrant à ces questions, les chercheurs veulent repérer les points faibles des agents pathogènes, des cellules cancéreuses ou bien aussi dans le système immunitaire du corps humain, sur lesquels de nouveaux agents peuvent agir. L’analyse exacte des processus des maladies apporte en outre des connaissances sur des molécules spécifiques, des marqueurs biologiques, qui signalent très tôt l’apparition d’une maladie et qui sont donc précieux pour le diagnostic médical.

Le LIH s’attache aussi tout spécialement à comprendre comment de nouvelles approches de prévention et de thérapie ou des mesures de politique de santé agissent sur la santé de la population. Les scientifiques du LIH se sont fixé pour objectif de savoir si des thérapies précises sont vraiment justifiées ou si d’autres procédés pourraient apporter un résultat aussi bon avec des moyens financiers moins importants. Ces connaissances sont importantes pour que le système de santé puisse fonctionner parfaitement et pour que la qualité de vie des citoyens au Luxembourg et en Europe puisse augmenter.

Approche translationnelle : du laboratoire au lit d’hôpital

Les trois départements de recherche du LIH reflètent son activité : « Maladies infectieuses et immunitaires », « Oncologie » et « Santé publique ». Le LIH comprend en outre différents départements d’assistance également dédiés à la recherche, l’IBBL par exemple. Cette biobanque est un institut autonome au sein du LIH. Elle offre des services à la recherche biomédicale et mène aussi des projets de recherche pour optimiser le stockage et la préparation de prélèvements biologiques.

La recherche fondamentale biomédicale commence dans le laboratoire. C’est là que les scientifiques du LIH se penchent sur l’interaction complexe entre les gènes, les protéines et le métabolisme. En recourant à des technologies modernes, ils sont en mesure de mettre à jour de nombreux détails du processus des maladies. Les connaissances issues de la recherche fondamentale constituent la base du développement de nouvelles stratégies de traitement des maladies. Les chercheurs en cancérologie du LIH étudient les tumeurs et notamment la façon dont elles se protègent des attaques du système immunitaire. Pour cela, les cellules cancéreuses doivent tout particulièrement influencer avec des substances messagères la communication du corps, qui permet aux cellules d’échanger et de répartir leurs missions. Comment cela fonctionne-t-il ? Quelles substances messagères entrent en jeu ? La médecine peut-elle les utiliser ?

La communication cellulaire joue également un rôle important dans l’étude du système immunitaire. Les scientifiques du LIH étudient par exemple les substances messagères qui s’assurent de l’activation du système immunitaire en cas de pénétration de certains composants alimentaires non dangereux, provoquant une allergie. Existe-t-il des substances qui peuvent empêcher des mauvaises réactions de ce genre ?

L’étude fondamentale de tels processus dans des laboratoires de pointe et également avec des calculs informatiques ou des modèles animaux spécialement développés fournit aux chercheurs du LIH des pistes sur les domaines offrant de nouvelles possibilités en matière de diagnostic et de thérapie. Les chercheurs travaillent de manière ciblée au développement de nouveaux marqueurs biologiques, substances et méthodes de prévention pour qu’ils soient aussi utilisés dans les cabinets médicaux et dans les hôpitaux.

La recherche s’attachant à développer des méthodes concrètes de prévention et de thérapie requiert l’interaction de nombreux partenaires. C’est dans cette optique que le LIH et l’IBBL collaborent avec les hôpitaux du Luxembourg et d’autres établissements de recherche locaux. Au sein du groupement « Research Luxembourg », dans lequel le LIH revêt un des rôles moteurs, les acteurs de la recherche échangent sur les tableaux cliniques et les résultats de recherche actuels. Le LIH a alors une mission centrale : établir le contact entre les besoins des patients et la recherche biomédicale. Le LIH veut exploiter et analyser les résultats de la recherche fondamentale de sorte à leur donner un potentiel thérapeutique et à permettre leur utilisation concrète par la médecine. Cette démarche est fidèle à la devise : Patient – Recherche – Patient, du lit d’hôpital au laboratoire et retour au lit d’hôpital ou encore en anglais : « From bed to bench to bed ».

Pour y parvenir, le LIH développe également des partenariats avec l’industrie pharmaceutique : après une préparation correspondante, les prélèvements de tissus des patients peuvent être soumis à des tests à grande échelle dans des chimiothèques. De nombreuses substances actives potentielles sont alors testées au moyen du criblage haut débit pour savoir si elles peuvent agir sur des cellules malades pour qu’elles redeviennent saines. Si leur action est prouvée, les scientifiques étudient des mécanismes d’action concrets et mettent tout en œuvre pour que les patients puissent bénéficier de la nouvelle thérapie le plus rapidement possible et avec une sécurité maximum.

Le patient est donc au centre de la recherche du LIH. Avec son département « Santé publique », l’institut joue également un rôle essentiel dans le système de santé du Luxembourg. Les chercheurs de ce département s’intéressent à l’évolution de l’état sanitaire de larges groupes de la population ou de l’ensemble de la population. Ils souhaitent par exemple découvrir les facteurs à risque susceptibles d’entraîner des maladies cardiovasculaires. Ils souhaitent également savoir si certaines campagnes de sensibilisation peuvent vraiment mener au succès escompté et avoir un impact positif sur l’état de santé de la population. Toutes ces approches de la recherche en laboratoire et de la recherche en lien avec de larges groupes de la population peuvent être efficacement développées uniquement si les équipes concernées disposent d’un savoir-faire excellent dans le domaine de la biostatistique ainsi que dans celui de la recherche clinique et épidémiologique. C’est la raison pour laquelle le LIH abrite également le « Competence Centre for Methodology and Statistics » et le « Clinical and Epidemiological Investigation Centre ».

Toutes ces compétences diverses du LIH et leur échange avec les partenaires du LIH garantissent le caractère concret de la recherche translationnelle au sein de cet institut. Ici, la devise « Research to cure » devient réalité.

Auteur : scienceRELATIONS
Photos : LIH, Mikka Heinonen

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