Les astronautes de la mission Artémis 2 devant se rendre autour de la Lune, les Américains Reid Wiseman, Victor Glover Christina Hammock Koch, et le Canadien Jeremy Hansen, devant la Maison Blanche le 14 décembre 2023

Les astronautes de la mission Artémis 2 devant se rendre autour de la Lune, les Américains Reid Wiseman, Victor Glover Christina Hammock Koch, et le Canadien Jeremy Hansen, devant la Maison Blanche le 14 décembre 2023

La Nasa a annoncé mardi le report de près d'un an de ses missions Artémis 3, qui doit renvoyer des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis 1972, et Artémis 2, lors de laquelle un équipage doit faire le tour de la Lune sans y atterrir.

"Nous ajustons notre calendrier, pour viser Artémis 2 en septembre 2025, et septembre 2026 pour Artémis 3", a déclaré le patron de la Nasa, Bill Nelson, lors d'une conférence de presse.

Artémis 2 était jusqu'ici prévue fin 2024, et Artémis 3 fin 2025.

"La sécurité est notre première priorité", a déclaré Bill Nelson, indiquant que l'agence spatiale et les entreprises privées partenaires avaient besoin de davantage de temps.

Malgré ces reports, "je ne crois vraiment pas que la Chine atterrira (sur la Lune) avant nous", a estimé Bill Nelson.

Le programme Artémis a pour but d'établir une présence durable sur la Lune, afin de préparer le voyage d'un premier équipage vers Mars.

Ce programme a été inauguré en 2022 avec la mission Artémis 1, qui a fait voler avec succès le vaisseau Orion autour de la Lune, afin de le tester sans équipage.

La mission Artémis 2 doit durer environ 10 jours et envoyer quatre astronautes pour un voyage autour de la Lune, sans y atterrir. Il s'agit de trois Américains -- Reid Wiseman, Victor Glover et Christina Koch -- et d'un Canadien, Jeremy Hansen, tous déjà en plein entraînement.

Cette mission est repoussée pour des raisons de sécurité car plusieurs problèmes doivent être résolus avant le décollage, a expliqué Amit Kshatriya, haut responsable à la Nasa.

Le premier concerne le bouclier thermique protégeant la capsule Orion lors de son retour dans l'atmosphère terrestre. Durant Artémis 1, de la matière calcinée s'en est libérée, ce qui n'était pas prévu. Une enquête sur ce sujet doit se conclure au printemps.

La Nasa souhaite également plus de temps pour se pencher sur les batteries du système d'éjection de la capsule Orion, qui doit fonctionner en cas de souci au décollage.

- "Défis de développement" -

Artémis 3 sera ensuite la première mission à déposer des astronautes sur la surface lunaire depuis plus de 50 ans et la fin d'Apollo.

Mais deux éléments essentiels ne sont pas encore prêts: d'abord un alunisseur, commandé à la compagnie spatiale SpaceX, et des combinaisons spatiales adaptées à l'environnement lunaire, dont le développement a été confié à Axiom Space.

La nouvelle date de 2026 permet de prendre en compte "les défis de développement rencontrés par nos partenaires industriels", a déclaré Amit Kshatriya.

L'alunisseur sera une version modifiée du vaisseau Starship, actuellement en cours de développement par l'entreprise du milliardaire Elon Musk.

Or les deux premiers vols de Starship, monté sur son propulseur Super Heavy, se sont soldés en 2023 par des explosions. Un nouveau vol test devrait avoir lieu en février, a déclaré mardi Jessica Jensen, responsable chez SpaceX.

Pour atteindre la Lune, Starship devra par ailleurs être ravitaillé en carburant en vol -- une opération risquée et pas encore testée. Environ "une dizaine" de Starship remplis de carburants devront décoller pour alimenter l'exemplaire du vaisseau devant faire le voyage jusqu'à la Lune, a précisé Jessica Jensen.

Un alunissage de Starship sans équipage devra également être réalisé avant Artémis 3.

Artémis 4 est, elle, toujours prévue en septembre 2028. Il s'agira de la première mission vers la nouvelle station spatiale Gateaway.

Le lancement des deux premiers éléments de cette station en orbite autour de la Lune devait avoir lieu en 2025 mais ce calendrier va également être revu, a fait savoir la Nasa.