Image tirée d'une vidéo de SpaceX montrant le lancement par une fusée Falcon 9 d'un satellige sud-coréen d'observation militaire à la base aérienne de Vandenberg, le 1er décembre 2023 en Californie

Image tirée d'une vidéo de SpaceX montrant le lancement par une fusée Falcon 9 d'un satellige sud-coréen d'observation militaire à la base aérienne de Vandenberg, le 1er décembre 2023 en Californie

La Corée du Sud a confirmé samedi que son premier satellite d'observation militaire avait bien été mis en orbite après son transport par une fusée de SpaceX depuis la Californie la veille.

Cette réussite intervient moins de deux semaines après le lancement par Pyongyang de son propre satellite de reconnaissance militaire.

Le satellite de Séoul a été lancé par une fusée Falcon 9 qui a décollé depuis la base californienne de Vandenberg, à 18H19 GMT vendredi (10H19 heure locale, 03H19 samedi heure de Séoul).

Le ministère sud-coréen de la Défense a annoncé dans un communiqué que la séparation entre la fusée et l'appareil est intervenue 11 minutes après le tir et que le satellite a atteint son orbite.

"Nous avons confirmé les communications avec le contrôle au sol".

La mission transportait également d'autres satellites de différents clients. SpaceX a interrompu son direct vidéo peu après le lancement, sans montrer d'images de la cargaison déployée dans l'espace.

Le satellite sud-coréen doit surveiller les activités de la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire.

L'appareil doit être capable de détecter un objet aussi petit que 30 centimètres, selon Yonhap.

"En considérant sa résolution et sa capacité d'observation de la Terre (...) notre technologie satellitaire se place parmi les cinq premières du monde", a déclaré un responsable du ministère de la Défense sud-coréen, cité par l'agence de presse Yonhap.

La Corée du Sud prévoit de lancer quatre satellites supplémentaires d'ici fin 2025 pour renforcer ses capacités.

- "Surveiller Pyongyang" -

Pour surveiller les activités de Pyongyang, "jusqu'ici, la Corée du Sud s'est beaucoup reposée sur les satellites de reconnaissance des Etats-Unis", a expliqué à l'AFP Choi Gi-il, professeur à l'Université Sangji.

Bien que le pays "a déjà réussi à lancer un satellite militaire de communications, il a pris bien plus longtemps pour un satellite de reconnaissance, à cause de défis technologiques plus élevés", a-t-il ajouté. Mais après le lancement réussi par la Corée du Nord d'un satellite espion, "le gouvernement de Corée du Sud (devait) lui aussi démontrer qu'il (pouvait) le faire".

Depuis le lancement du satellite nord-coréen "Malligyong-1" la semaine dernière, Pyongyang a affirmé avoir pu observer des sites militaires américains et sud-coréens, notamment des bases militaires américaines à Guam dans le Pacifique. Aucune image n'a toutefois été rendue publique.

Samedi, le régime a mis en garde Washington, promettant de mettre hors d'usage les satellites espions américains en cas d'"attaque" contre son propre appareil, qui serait reçue comme une "déclaration de guerre".

"Si les Etats-Unis essaient de violer le territoire légitime d'un Etat souverain", alors Pyongyang "envisagera de prendre des mesures d'autodéfense pour affaiblir ou détruire la viabilité des satellites espions américains", a avertit un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

Toute opération militaire considérée comme "imminente" amènera le pays reclus à "user de sa dissuasion de guerre".

Cette déclaration intervient après qu'un responsable américain a expliqué que Washington disposait de divers "moyens réversibles et irréversibles" pour "priver un adversaire de ses capacités spatiales et les contrer".

La Corée du Nord avait connu deux échecs en mai et en août avant de réussir à mettre en orbite son premier satellite militaire espion.

Séoul a affirmé que la Russie avait aidé techniquement la Corée du Nord pour cette opération.

Les Occidentaux, le Japon et la Corée du Sud avaient dénoncé ce lancement, tout comme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.